Interview Vincent MacPhordyne

Interview Vincent MacPhordyne

Peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis auteur de Dark Fantasy. J’écris une série qui se nomme  » L’urne de Xalanor « . Trois tomes sont publiés pour l’instant, le quatrième est en cours d’écriture.
Ecrire est pour moi une passion, un exutoire. Je ne peux pas rester sans écrire. J’en ai besoin. Cela me permet de m’évader de la vie réelle, de laisser libre cours à mon imagination, raconter des histoires, faire vivre cette belle langue qu’est le français.

Quel est ton âge ?

50

Comment en es-tu venu à écrire ?

Vaste question pour une interview. Ecrire était loin d’être acquis pour moi, surtout que je ne brillais pas à l’école, surtout en français. Je ne me voyais pas du tout devenir auteur.
Depuis aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu une imagination débordante. Elle partait dans tous les sens. Jeune, cela m’a valu de nombreuses railleries, notamment à l’école.
Ma mère essayait désespérément de me faire lire. Hormis les BD – que je ne lisais pas forcément d’un trait –, cela ne m’intéressait pas. Je ne voyais aucun intérêt à lire. Pire, je détestais ça. Je n’imaginais pas ce que je lisais.
A 12 ans, j’ai découvert les jeux de rôles, le livre  » Bilbo le hobbit « , les magazines  » Jeux et Stratégies  » puis  » Casus Belli « . Un monde s’ouvrait à moi. Je voulais raconter des d’histoires par centaines. Je ne m’arrêtais pas sur un domaine particulier. Mais je n’y connaissais rien. Alors je me suis mis à écrire. Je n’avais pas de style, pas de construction, pas de direction, mais des idées à en revendre. Mes histoires s’arrêtaient rapidement, faute de consistances.
Pour 1 idée de bonne, j’avais un conteneur d’idées bonnes à jeter.
Je m’essayais aux scénarios, aux pièces de théâtre, aux nouvelles.
Jeune adulte, j’ai découvert les nouvelles fantastiques d’Edgar Alan Poe, de Maupassant. Même si je connaissais le Fantasy au travers des jeux de rôles comme Donjons et Dragons, Tolkien, des nouvelles de Robert E. Howard (Conan le barbare), je ne m’orientais toujours pas vers ce domaine.
Il faudra attendre le début des années 2000 pour que je comprenne que ce domaine était fait pour moi. Et encore à cette époque-là, en France, la Fantasy restait très discrète.

Peux-tu nous parler de ton dernier livre ?

Ma série  » L’urne de Xalanor  » se déroule dans un pur univers médiéval fantastique entièrement inventé, au bestiaire original, vaste, au panthéon divin très large.
J’ai construit une chronologie de plus de 8500 ans autour de 3 âges qui s’écoulent dans un monde nommé  » Gohard « . La planète porte six continents et ses deux pôles.
L’histoire se déroule sur le continent de  » Koldanie « . Le lecteur découvre une banale tension entre deux rois voisins :  » Légirède d’Édorianne  » et  » Ollon d’Élikasar « . Le roi Ollon réalise des manœuvres militaires à sa frontière commune avec le roi Légirède, en plein duché de  » Torielle « .
L’histoire semble des plus classique, des plus monotone, à la trame usée. Sauf que, page après page, j’emporte le lecteur dans des tensions, des complots, des trahisons, qui pourraient embraser tout le continent.
Plus l’histoire avance, plus le lecteur s’aperçoit que cette trame fatiguée l’est de moins en moins. Elle n’est plus ce qu’elle paraissait au départ.
Le 1er tome pose les décors, les personnages. Le 2e fait pleinement entrer le lecteur dans le Dark Fantasy. Le 3e est encore plus noir. J’écris le 4e au moment où je réalise cette interview.
Les 2 premiers tomes amènent beaucoup plus de questions que de réponses. Le 3e commence à apporter des explications. Le 4e… chut… Mais ce ne sera pas le dernier tome.
Tome après tome, j’accompagne le lecteur à la découverte des différents royaumes du continent de Koldanie, de leur panthéon divin, de leurs croyances religieuses, de leurs environnements, de leurs économies, de leurs liens sociaux, politiques, les filiations entre familles régnantes, leur positionnement par rapport à leurs voisins.
Si je devais résumer cette saga : ne vous fiez jamais aux apparences, ne croyez jamais les personnes  » de confiance « .

Quels sont tes projets en cours ?

La saga  » L’urne de Xalanor  » me prend tout mon temps libre. J’ai commencé à l’écrire en 2016. Je n’ai pas réussi à écrire pendant la covid, j’ai repris après. J’écris le quatrième tome actuellement.

Où trouves-tu l’inspiration ?

Dans tout ce que je vois. Si je n’arrive pas à imaginer en lisant, j’ai contourné le problème en absorbant tout ce que je pouvais observer. Mon imagination fait le reste. Elle triture l’image, l’associe à d’autres, construit des histoires.
Un simple mot peut me renvoyer à une chose vue qui me fait penser à une idée qui amène à une autre information entendue, aperçue, etc.
Dès que je le peux, je note sur bout de papier une idée pour me la sortir de la tête avant que je ne l’oublie. Mon bureau est rempli de ces bouts de papier.
J’ai en permanence le nez dans un dictionnaire, à lire un article pour me documenter, à alimenter des fiches personnages.

Quelle est ta séance d’écriture type ?

Ecrire me demande beaucoup d’efforts, cela m’épuise. Pour compenser, je bois des tasses et des tasses de café. Cela pousse, entraîne, ma machine à idées. Mais je n’en suis pas à la consommation de Balzac…
Ma fenêtre d’écriture est assez limitée. Je commence de la fin de matinée à la fin d’après-midi.
En général, j’écris deux pages A4, cela devient difficile au-delà.
Le premier jet est toujours le bon. Je n’ai pas à retoucher à l’histoire. Le revers de la médaille, c’est une grosse phase de relectures sur ordinateur et sur papier.

Quel est ton auteur préféré ?

Comme je m’ennuie devant un livre, il est difficile de répondre à cette question.
J’ai surtout découvert nombre d’auteurs au travers de films. Alors, je dirais que j’aime aussi bien Jane Austen qu’Alexandre Dumas. J’ai même appris à apprécier Balzac. Des classiques.
Toutefois, avoir découvert J.R.R. Tolkien avec Bilbo le hobbit – que je n’ai jamais fini de lire – est un auteur à part pour moi. C’est grâce à lui que je suis auteur aujourd’hui et je lui en serai éternellement reconnaissant. Bilbo le hobbit m’a ouvert un univers.

Quelle est ta citation ou ton expression favorite ?

J’en utilise beaucoup, tout dépend le contexte. Mais je les évite lorsque j’écris.

As-tu d’autres passions ?

J’aime toutes les sciences d’une manière générale. J’ai toutefois une préférence pour celles de la vie et de la terre. J’aime aussi le dessin, la vidéo, l’histoire. Je m’intéresse à tout. Ma seule limite est qu’une journée ne dure que 24 heures et que je suis un gros dormeur… quand je le peux.

Quelque chose à ajouter ?

Je dirais que je suis comme le professeur Rollin, j’ai toujours quelque chose à dire…
Pour l’interview, j’ajouterai simplement que j’aime écrire, j’adore cela. J’adore duper le lecteur, l’emmener là où il croit se diriger pour lui dévoiler à la fin qu’il s’est complètement fait avoir. Le suspense permet de ne pas le lasser.

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